Alain Sarfati x Karl Hoffmann : quand l’architecture touche à la poésie
Architecte DPLG, urbaniste, enseignant, intellectuel, Alain Sarfati est bien plus qu’un bâtisseur : il est un homme de pensée, de culture, de transmission. Officier de l’Ordre des Arts et des Lettres, il a marqué de son empreinte des lieux emblématiques comme le musée de l’Air et de l’Espace du Bourget ou le Learning Center de l’université Panthéon-Assas. Sa démarche, toujours globale, associe fonctionnalité, durabilité et dimension artistique.
Avec Karl Hoffmann, Alain Sarfati transpose son langage architectural à l’échelle de la main. Il imagine une collection de poignées de portes et de fenêtres empreinte de métaphysique, où chaque objet devient un passage, une ouverture sur le monde. Ici, l’objet usuel se mue en totem discret. Il symbolise le lien entre le dedans et le dehors, l’intime et l’universel.
Cette collection se décline en un triptyque poétique : "Univers dans la main", "Vibration de la terre 432HZ" et "Océanique". Trois séries comme autant de fragments d’un monde sensible. Les motifs célestes, les résonances musicales, les mouvements de l’eau et de l’air y sont traduits dans des formes sculpturales et épurées. L’objet devient langage, la matière devient sensation.
Le regard de Thierry Melot : une signature sensible et sculpturale
Autre grande figure de l’architecture contemporaine, Thierry Melot possède une carrière internationale riche de projets publics majeurs, de la France au Sénégal, de la Chine au Moyen-Orient. Il est de ceux qui pensent les villes, les territoires, les visions d’ensemble. Et pourtant, Karl Hoffmann lui propose de se pencher sur l’infiniment petit : la poignée de porte. Le défi est audacieux, l’idée séduisante. Car qui mieux qu’un architecte pour penser la continuité entre le geste et l’espace, entre le détail et l’intention globale ?
Thierry Melot relève ce pari avec une approche profondément humaniste. Pour lui, la poignée doit cesser d’être un simple objet fonctionnel pour devenir un « personnage », porteur de sens et de mystère. Ses premiers prototypes prennent la forme d’un cordage noué, d’une boucle maritime. Une forme inspirée, symbolisant à la fois l’attachement, le voyage et l’intimité. Il la nomme « L’Amant », en hommage au roman de Marguerite Duras. Une poignée à la fois bijou, énigme et réponse.
Cette collection s’inscrit dans une réflexion plus large menée par Karl Hoffmann : faire renaître la ferronnerie d’art dans l’architecture du quotidien. Pour Fei Jin et Christian Mestre, fondateurs de la marque, la poignée mérite une revalorisation. À l’image des arts décoratifs du passé, elle peut redevenir un signe distinctif, une empreinte de personnalité.
Quand l’objet raconte une histoire
Ce qui réunit Alain Sarfati et Thierry Melot dans leur collaboration avec Karl Hoffmann, c’est cette volonté de rendre à l’objet une charge émotionnelle. De transformer un usage banal en expérience sensorielle. De permettre à chacun de faire dialoguer l’intérieur avec l’extérieur à travers un geste aussi simple que celui d’ouvrir une porte.
Avec ces collections signées par deux grands noms de l’architecture, Karl Hoffmann poursuit son ambition : injecter du sens, de l’élégance et de la profondeur dans chaque détail de nos intérieurs. La poignée, ici, devient un pont entre l’imaginaire et la matière, entre l’espace vécu et l’espace rêvé.
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